le mythe de la violence rédemptrice

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« Wink, Quinn, Hartmann, Clark et bien d’autres auteurs ont décrit un mythe moderne, que nous mettons en pratique quotidiennement. Wink l’appelle « le mythe de la violence rédemptrice« .

« Ce mythe nous séduit en nous faisant croire que les conflits peuvent être résolus par la violence. Cela semble logique car, après suffisamment de violence, une sorte d’harmonie se produit souvent, au moins pendant un court moment 1. Ce que l’on oublie, c’est qu’après un certain temps, la violence a tendance à reprendre, maintenant avec une force plus grande. »

Le mythe de la violence rédemptrice est l’image du « mal » la plus simple, la plus paresseuse, la plus excitante, la plus simple, la plus irrationnelle et la plus primitive que le monde ait jamais connue. En outre, son orientation vers le mal est celle dans laquelle pratiquement tous les enfants modernes (les garçons en particulier) sont socialisés en cours de maturation ».

(…)

Je vois cela dans la façon dont nous gérons les conflits. Ce mythe nous amène à croire que nous pouvons résoudre les conflits personnels de manière satisfaisante en utilisant la violence sous diverses formes.

Beaucoup d’entre nous menacent nos enfants de punition (ou de perte de récompenses) s’ils ne font pas ce que nous leur demandons. De cette façon, nous transmettons à nos enfants l’idée que les conflits peuvent être résolus par la violence.
Nous blâmons nos partenaires, collègues et autres personnes qui ne font pas ce que nous voulons, en utilisant des jugements et des exigences. Cette façon de communiquer violemment est tournée vers l’extérieur, mais aussi vers l’intérieur, vers nous-mêmes. Beaucoup d’entre nous se jugent et se blâment eux-mêmes encore plus que nous ne jugeons les autres. »

(…)

« Il est clair que les représailles et la vengeance sont basées sur ce mythe, mais peut-être pas aussi évident que le fait que notre éducation et nos systèmes juridiques sont également régis dans de nombreux cas par ces idées. Si nous sommes vraiment intéressés à trouver d’autres moyens que la coercition, les récompenses ou les punitions pour affecter notre environnement, il nous sera utile de réaliser que la violence ne conduit jamais ou rarement à l’harmonie « .


Extrait de : Liv Larsson.  « . Anger, Guilt and Shame – Reclaiming Power and Choice »

[larsson_anger_2012]

« Wink, Walter (2000), The Powers That Be : Theology for a New Millennium. Doubleday Image. Il appelle un système où quelques personnes contrôlent beaucoup de personnes, « une culture de domination ». »

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  1. c’est une forme de biais cognitif, qui nous fait confondre cause et corrélation, comme dans la phrase  » tous les hommes qui ont bu de l’eau sont morts » . 

4 réponses sur “le mythe de la violence rédemptrice”

  1. Très intéressant.
    Il aurait été intéressant d’ouvrir une exploration, sur la capacité à sortir de ce schéma.
    Notamment, je perçois qu’il y a une histoire de sa propre éducation qui nous tend à reproduire ce schéma par une croyance ancrée.
    Je pense qu’il y a aussi un sujet sur la facilité. Il parait plus simple d’entrer dans une forme de violence (d’autant qu’il y a tellement de formes, que chacun y retrouve une forme privilégiée), que de prendre le temps de la réflexion, ou d’une autre piste plus profonde de prise de conscience, de compréhension… ou … quelles peuvent être tes pistes alternatives à la violence?
    Dans une société qui nous pousse à la consommation rapide, aux quickwins, et à la non projection, non investissement long et court terme, est ce qu’il n’y a pas un lien de comportement? Chercher une solution rapide (pour ne pas perdre de temps), et ne pas penser aux conséquences futures, mais résoudre son bien être sur l’instant?

    1. Merci Pascal. c est les même reflexions qui m ont amenés a publier cela.
      En gros la suite :
      – tant qu on a pas d alternative, on va être coincé a résoudre les conflits par la violence. qui ne résout rien , mais soumet … ( au moins temporairement)
      – techniquement, le system l a meme institutionalisé : systeme judiciaire et pyramide de domination pour le controle.

      et donc que faire ?
      – la cnv est un exemple ou l’écoute des besoins mutuels va permettre de dépasser le schéma de la soumission de l’un a l’autre ( avec les 5 formes de gradations) .

      bien etre : la violence n est pas satisfaisante ( pour moi en tout cas) . quand je gueule sur mes enfants, ( ou ma femme) ca m »épuise. meme si la pointe d adrénaline de la « victoire » peut me donner un moment un sentiment de toute puissance.

      bon cela me motive a écrire la suite … merci !

      1. Oui je lirai avec plaisir.
        Ce sont des choses que je perçois aussi, et je n’avais peut être pas le même niveau de conscience.
        Du coup, ton exploration me servira aussi dans ma recherche du mieux être, et me donner des pistes de réflexion et de réalisation.

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