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Article traduit de Thomas Seager
L’improvisation collective est la plus satisfaisante.
Dans l’article d’Erden et Nonaka “Quality of Group Tacit Knowledge “, l’idée introduite est que la valeur de l’entreprise dérive de la connaissance tacite– autrement dit, la connaissance qui peut uniquement être acquise par l’expérience. Les connaissances tacites ne peuvent être codifiées, expliquées ou complètement documentées. Elle sont coûteuse à créer et difficile à partager. Par conséquent, une entreprise qui possède des connaissances tacites partagées de haute qualité sera en mesure de conserver une longueur d’avance sur ses concurrents qui ne peuvent acquérir ces connaissances.
Au fur et à mesure que les équipes développent des niveaux plus élevés de connaissances tacites de groupe, elles sont en mesure de travailler de façon plus créative, innovatrice et adaptative.
Au niveau le plus bas (Fig. 1), les équipes ont un niveau de communication, de conscience de soi et de connaissance collective si bas qu’elles ne peuvent même pas suivre les instructions. Nous avons probablement tous des exemples dans notre propre expérience où les instructions étaient claires et les gens motivés, mais personne ne savait qui était censé faire quoi… alors rien n’a été fait. La vieille excuse dans de telles situations est qu’ils ne savaient pas que c’était leur travail. Et ils ont raison, parce que personne dans une telle organisation ne connaît quelqu’un assez bien pour être en mesure d’attribuer des affectations. Ces organisations sont incapables de travailler en équipe.
Le niveau suivant est celui où les membres de l’équipe se sont suffisamment entraînés pour comprendre leurs rôles et responsabilités. À ce niveau, ils sont en mesure de coordonner leurs activités pour accomplir les tâches sans dédoublement d’efforts ni travail à contre-courant.
A un niveau supérieur, les membres de l’équipe comprennent l’ intention des instructions. Ils n’ont pas besoin d’instructions précises et explicites, ni d’instructions étape par étape, car ils comprennent tous les valeurs, la culture et la vision de l’organisation. Ils ont la capacité de jugement collectif et ils sont capables d’apporter des modifications aux instructions pour réaliser l’intention. (La plupart des classes universitaires n’enseignent pas ce niveau de travail d’équipe, et c’est l’une des principales plaintes des employeurs de diplômés en génie qui se plaignent que leurs nouveaux employés à la sortie de l’université ne possèdent pas ces compétences).
Le plus haut niveau de travail d’équipe est l’improvisation collective. A ce niveau, les connaissances tacites partagées des membres de leur groupe sont de la plus haute qualité, ce qui leur permet de tout simplement de deviner au fur et à mesure . Il semble aux gens de l’extérieur que l’équipe est capable de lire les esprits et ce pourrait être le cas, parce qu’ils sont si familiers les uns avec les autres qu’ils savent juste ce que leurs coéquipiers vont faire – même en l’absence de communication à ce sujet. Travailler au sein d’une équipe capable d’improviser ensemble est l’une des expériences les plus satisfaisantes que j’aie jamais vécues, car ce genre de travail d’équipe crée un fort sentiment de confiance, de connexion et d’appartenance.
La difficulté du travail d’équipe, c’est que les expériences partagées (comme une retraite d’entreprise) sont coûteuses à créer. L’une des meilleures façons de créer ces expériences partagées est de ” jouer ” ensemble, c’est pourquoi les activités typiques de retraite de l’entreprise semblent frivoles et difficiles à justifier – parce que personne ne fait le moindre travail !
Il existe un certain nombre d’évaluations de la personnalité qui sont destinées à nous aider à accélérer la connaissance de nos coéquipiers, afin que nous puissions apprendre à nous connaître les uns les autres plus rapidement. DISC, Myers-Briggs, Strength Finders, et mon préféré The Kolbe A sont tous des instruments qui rendent la connaissance tacite de vos coéquipiers plus explicite. Ceux-ci peuvent nous aider à constituer des équipes productives, mais seulement après avoir pris le temps d’apprendre à connaître les personnalités, à bâtir la confiance et à comprendre les exigences d’un travail d’équipe efficace.
C’est pourquoi je réprimande souvent mes étudiants en ingénierie avec :
Votre groupe n’arrivera jamais rien avant que vous ne commenciez à perdre du temps ensemble.